ENCORE A MOAWIA

"Qoreiche voulut assassiner notre Prophète et nous exterminer. Ils nous ont accablés de peines, nous ont fait voir de toutes les couleurs, privés de tout ce qui agrémentait la vie, nous ont fait vivre dans la peur, nous ont obligés à nous réfugier en des montagnes difficilement accessibles et ont allumé contre nous tous feux de guerre.

Dieu voulut que nous fussions les défenseurs de sa Loi pour la protéger contre ses détracteurs. Le croyant combattait dans l'espoir d'une récompense à l'au-delà et le mécréant par solidarité tribale. Ceux de Koreiche qui avaient embrassé l'Islam n'eurent pas à subir notre sort, protégés qu'ils étaient par un pacte tribal ou le soutien d'une famille. Ils étaient à l'abri de tueries.

Lorsque la bataille était en rage et que l'hésitation commençait à gagner les soldats, l'Envoyé de Dieu plaçait les membres de sa famille au front pour protéger ainsi ses fidèles compagnons contre la terreur des sabres et des lances.

Ainsi furent tués Obeida Ibn Hareth lors de la bataille de Badr, Hamza pendant la bataille de Ohod, et Jaafar dans celle de Mu'ta. Il m'est possible d'en citer d'autres ayant souhaité mourir lors de ces batailles comme eux mais la mort qui fauchait les autres les épargna.

Ironie du sort! On ose me comparer à celui qui n'a jamais mis le pied dans le champ de la guerre sainte, et n'a pas eu comme moi, un passé de guerrier aussi chargé de gloire, à moins qu'on ne prétende ce que j'ignore et que peut-être Dieu même ignore.

Que Dieu soit loué en toutes circonstances.

Quant à ta demande de te livrer les meurtriers d'Othman j'y ai bien réfléchi. Il n'est point question de les livrer ni à toi ni à tout autre.

Si tu persistes dans ton indiscipline et dans ton œuvre de division, bientôt tu les verras en face, te demandant des comptes. Ils ne te donneront pas la peine de venir à leur rencontre, ni par terre, ni par mer, ni par plaine ni dans les montagnes. Leur demande te mettra dans l'embarras et leur rencontre ne te sera point agréable. A bon entendeur, salut.