Les catégories de Hadiths

189. De Ali Ibn Ibrahim Ibn Hichem, selon son père, selon Hammad Ibn Aïssa, selon Ibrahim Ibn Omar Al-Yamani, selon Aban Ibn Abi-Ayyach, selon Soulaym Ibn Qaïs Al-Hilali déclarant avoir fait remarquer à Amir Al-Mu'minin (s) : " J'ai entendu, de la part de Salman, de Al-Miqda et de Abu Dhar, certains commentaires du Coran et de certains Hadiths du Prophète de الله-Dieu (pslf), différents de ceux que détiennent les gens. Cependant, j'ai entendu de toi des commentaires confirmant ce que j'ai entendu auprès d'eux. J'ai aussi remarqué que les gens détenaient une imposante partie du Coran sous forme de commentaires ainsi que de nombreux hadiths forgés de toutes pièces intentionnellement et rattachés au Prophète de الله-Dieu (pslf). Ils interprètent le Coran selon leur opinion personnelle ". 

" Alors, l'Imam (s) s'avança vers moi et dit : " Lorsque tu poses une question, comprends-en la réponse. Saches qu'il y a entre les mains des gens le vrai et le faux ; le véridique et le mensonger, l'abrogatif et l'abrogation ; le général et le particulier ; l'équivoque et l'irrévocable ; l'authentique et l'illusoire. Il a été proféré des mensonges au sujet du Messager de الله-Dieu (pslf) de son vivant jusqu'au jour où il s'est levé pour prononcer un discours disant : " 0 vous, les gens ! Des mensonges ont proliféré à mon égard. Quiconque ment à mon sujet de façon intentionnelle s'assure sa place en Enfer ". 

" L'Imam (s) ajouta : " Ils ont même proféré des mensonges après son Retour à الله-Dieu ". 

" Quatre personnages et non cinq vous ont transmis le hadith : Le premier c'est l'homme hypocrite qui fait montre de foi ; se donnant une contenance islamique ; il n'éprouve ni culpabilité ni délit de mentir intentionnellement au sujet du Messager de الله-Dieu (pslf). Si les gens savaient qu'il s'agit là d'un hypocrite et d'un menteur, ils refuseraient ce qu'il rapporte et ne le croiraient pas. Mais, ils se sont rassurés les uns les autres disant : Untel fut compagnon du Messager de Dieu (pslf) ; il le vit et apprit de lui. Alors, ils ont acquis de ce personnage sans se préoccuper de connaître sa véritable personnalité. Or, الله -Allah a informé Son Messager (pslf) à propos des hypocrites.

" عزّ و جلّ Azza wa J'jall-Le Glorieux et Majestueux dit : "… s'ils parlent, tu écoutes ce qu'ils disent ". 

" Les hypocrites ont vécu après son Retour à الله-Dieu. Ils se sont alliés aux imams de l'égarement, ceux qui appellent à la voie de l'Enfer, au faux, au mensonge et à la calomnie. Ils leur on confié les affaires, les installant à la tête du peuple. Puis, par leur entremise, ils ont dévoré à pleines dents les passions de la vie immédiate du monde d'ici-bas-Dounia.

" A vrai dire, les gens sont du côté des rois et des passions de la vie immédiate-Dounia, exception faite de ceux que الله -Allah préserve. Voilà, celui-là est l'un des quatre.

" Le second c'est un homme qui a entendu des propos du Messager de الله-Dieu (pslf) puis les a rapportés de façon incohérente, se trompant sur leur signification sans pour autant fausser la vérité volontairement. Les hadiths qu'il détient entre ses mains, il les cite, il les applique et les transmet en disant : Je les ai personnellement entendus du Messager de الله-Dieu (pslf). 

" L'Imam (s) : " Si les Musulmans pouvaient se rendre compte qu'il s'agit là de définitions erronées, ils les refuseraient et lui, serait le premier à l'accepter. " Le troisième c'est un homme qui a entendu des propos du Messager de الله-Dieu (pslf) ordonnant une pratique puis d'autres propos, qu'il n'a pas entendu, sont venus interdire cette même pratique ou bien encore, il a entendu des propos interdisant une pratique qui fut rendue autorisée ensuite par le Messager de الله-Dieu (pslf) sans que cet homme en soit mis au courant. Il a donc connu l'abrogation sans être avisé de son annulation. S'il avait connu l'annulation de l'abrogation, il ne l'aurait pas suivie et si les Musulmans en avaient été avisés ils ne l'auraient pas suivie non plus.

" Quant au quatrième, il n'a pas menti au sujet du Messager de الله-Dieu (pslf) car, il déteste la pratique du mensonge par crainte révérencielle de الله -Allah et par vénération respectueuse du Messager de الله-Dieu (pslf). Il n'a rien oublié. Il a mémorisé intégralement ce qu'il a entendu, il l'a rapporté tel qu'il l'a entendu, sans rien y ajouter ni retrancher.

" Il a connu l'abrogatif de l'abrogation, il l'a suivi en délaissant ce qui fut abrogé auparavant. Le commandement du Prophète (pslf) est semblable à celui du Coran faisant état : de l'abrogatif, de l'abrogation, [du particulier et du général], de l'irrévocable et de l'ambigu. Certes, il arrivait que le Messager de الله-Dieu (pslf) s'exprima selon deux sens différents. L'un concernant les sujets généraux et l'autre traitant des sujets particuliers. 

" عزّ و جلّ الله -Allah Azza wa J'jall-Dieu, Glorieux et Majestueux dit dans Son Livre : " Prenez ce que le Prophète vous donne, et abstenez-vous de ce qu'il vous interdit ". 

" Celui qui ne comprend pas, demeure dans l'ambigu, sans jamais pénétrer ce que révèle الله -Allah et énonce Son Messager (pslf). A vrai dire, pas tous les Compagnons du Messager de الله-Dieu (pslf) l'interrogeaient à des fins d'être éclairés. Certains, parmi eux, le questionnaient sans en comprendre les réponses au point où ils appréciaient l'arrivée d'un Bédouin ou d'un questionneur prêt l'un et l'autre à interroger le Messager de الله-Dieu (pslf) dont ils écoutaient de nouveau les réponses.

" Quant à moi, je possédais le privilège d'une entrée journalière et d'une entrée nocturne chez le Messager de الله-Dieu (pslf). Il me gardait à ses côtés partout où il allait. Les Compagnons du Messager de الله-Dieu savaient parfaitement que j'étais bien le seul avec qui il pratiquait ainsi. D'autre part, le Messager de الله-Dieu (pslf) me rendait aussi fréquemment visite.

" Lorsque j'entrais dans l'une de ses habitations, il me gardait à ses côtés, demandant aux femmes de nous laisser seuls en tête-à-tête. Quand il me rendait visite à des fins de s'entretenir en privé avec moi, Fatima (s) et mes deux fils demeuraient notre unique compagnie.

" Alors que je lui posais des interrogations, il me répondait et, lorsque je marquais un temps d'arrêt après en avoir terminé de mes questions, le Messager de الله-Dieu (pslf) commençait à m'en poser.

" Chaque verset qui lui était révélé, il me l'enseignait puis me le faisait réciter et enfin, il me le dictait. Je l'écrivais selon mon style d'écriture. Ensuite, il m'enseignait le commentaire du verset concerné ainsi que son interprétation, son abrogation et son abrogatif, son irrévocable et son ambigu, son sens particulier et son sens général. Il invoquait الله -Allah pour qu'IL m'accorda la faveur de la compréhension et de la mémorisation. Dès l'instant où il invoqua الله -Allah, je n'ai jamais oublié un verset du Livre de الله-Dieu ni une connaissance qu'il m'a dictée pour que je l'écrive. 

" Il (pslf) n'a rien négligé de ce que الله -Allah lui a enseigné, tels : le Halal et le Haram, le Amrin-Commandement et le Nahiy-Interdiction, le Kan aw yakoun-ce qui fut et ce qui adviendra, le Kitab mounazal 'ala ahad qablahou-Livre révélé antérieurement à un prédécesseur, la Ta'a-obéissance et la Ma'aciya-désobéissance. Tout cela, il me l'a enseigné et je l'ai mémorisé. Je n'en ai oublié aucune lettre. Il m'a posé sa main sur ma poitrine et invoqua الله -Allah en ma faveur afin que mon cœur soit comblé de la science, de la compréhension, de la sagesse et de la lumière. Je lui ai dit : ô Prophète de Dieu ! Par mon père et par ma mère, depuis l'instant où tu as invoqué الله -Allah en ma faveur et par le motif de ton invocation, je n'ai rien oublié et je n'ai rien omis d'écrire. Maintenant, craindras-tu un quelconque oubli de ma part ? - Le Messager (pslf) répondit : Non ! Je ne crains, à ton égard, ni l'oubli ni l'ignorance ". Uçul Al-Kafi - Tome 1 - page 83..84.85., hadith 189. Adaptation de l'arabe au français par A. & H. Benabderrahmane.

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190. De certains de nos compagnons, selon Ahmed Ibn Mohammed, selon Othman Ibn Aïssa, selon Abi Ayyoub Al-Khazzaz, selon Mohammed Ibn Muslim, d'après Abi Abdullah (s) à qui il fut demandé : " Pour quelle raison, certains, connus pour être des véridiques, rapportent du Messager de الله-Dieu (pslf) d'après untel et untel, alors que ce que nous apprenons de toi est différent ? " 

" L'Imam (s) répondit : Certains hadiths sont abrogés comme il en est de même pour certains versets du Coran ". Uçul Al-Kafi - Tome 1 - page 85.86., hadith 190. Adaptation de l'arabe au français par A. & H. Benabderrahmane.

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191. De Ali Ibn Ibrahim, selon son père, selon Ibn Abi Nadjran, selon A'acim Ibn Homayd, selon Mansour Ibn Hazim déclarant avoir demandé à Abi Abdullah (s) : " Je m'interroge sur la raison faisant que lorsque je te pose une question sur un sujet tu n'y fournis pas la même réponse que lorsque la même question t'est posée par une autre personne ? " 

" L'Imam (s) : Nous répondons aux gens en tenant compte de ce qui fut ajouté ou de ce qui fut retranché ".

" Le demandeur : " éclaires-moi au sujet des Compagnons du Messager de الله-Dieu (pslf) : Ont-ils transmis la Vérité ou ont-ils menti à propos de Mohammed (pslf) ? " " L'Imam (s) : " Ils ont plutôt dit la Vérité. "

" Le demandeur : " Alors, quelle est la raison de leur divergence ? " 

" L'Imam (s) : " Sais-tu que lorsqu'un homme venait questionner le Messager de الله-Dieu (pslf), celui-ci lui fournissait une réponse et pour la même question posée plus tard, il répondait selon l'abrogatif de la première réponse. Ce qui vient expliquer le fait de hadiths s'abrogeant l'un l'autre ". Uçul Al-Kafi - Tome 1 - page 86., hadith 191. Adaptation de l'arabe au français par A. & H. Benabderrahmane.

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192. De Ali Ibn Mohammed, selon Sahl Ibn Ziyad, selon Ibn Mahboub, selon Ali Ibn Ri'ab, selon Abi Obayda, d'après Abi Ja'afar (s) ayant dit : " O Ziyad ! Que penses-tu du fait de donner notre avis jurisprudentiel concernant la Taqiyya-Discipline du secret, à l'un de nos partisans ? " 

" J'ai répondu à l'Imam (s) : " Que je sois ta rançon ! Tu es plus savant que moi en la matière ". 

" L'Imam (s) : " Son application sera pour lui un bien et un grand mérite ". 

" Selon un autre récit : " Son application sera pour lui un mérite, et s'il la délaisse, par الله -Allah ! il commettra un acte coupable ". Uçul Al-Kafi - Tome 1 - page 86., hadith 192. Adaptation de l'arabe au français par A. & H. Benabderrahmane.

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193. De Ahmed Ibn Idriss, selon Mohammed Ibn Abd Al-Jabbar, selon Al-Hassan Ibn Ali, selon Thalaba Ibn Maymoun, selon Zourayra Ibn Ayyan, d'après Abi Ja'afar (s) qui fut interrogé à propos d'une affaire. Il y (s) répondit. Puis, un autre homme vint le questionner sur la même affaire et, il y répondit d'une manière différente ; et, encore, vint un autre homme le questionner sur la même affaire, et là aussi, il y fournit une réponse différente à la première et à la seconde. 

" Après le départ des deux personnes, je lui ai demandé ceci : " ô fils du Messager de الله-Dieu (pslf) ! Deux hommes faisant partie des shi'atoukoum de l'Iraq sont venus te poser la même question mais tu as répondu à la question de l'un d'une manière différente à la question de l'autre ". 

" L'Imam (s) ajouta : " ô Zourara ! Ceci est un bien pour nous et une assurance pour nous tous. Saches que si vous étiez tous d'accord sur un même sujet, les gens comprendraient bien vite que votre unanimité provient de nous, ce qui représenterait un péril pour notre vie et pour la votre ". 

" Puis, j'ai ajouté disant : " Saches que shi'atoukoum-tes partisans, sont prêts à faire face au péril même si tu leur fournis des réponses différentes à la même question ". 

" Là, l'Imam (s) répondit de la même façon que le fit son père ".Uçul Al-Kafi - Tome 1 - page 86.87., hadith 193. Adaptation de l'arabe au français par A. & H. Benabderrahmane.

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194. De Mohammed Ibn Yahya, selon Ahmed Ibn Mohammed Ibn Aïssa, selon Mohammed Ibn Sinan, selon Nasser Al-Khath'ami déclarant avoir entendu Abi Abdullah (s) dire : " Que celui ayant compris que nous ne disons que ce qui est vrai, se contente de ce qu'il apprend de nous. Au cas où il entendrait quelque chose de différent à ce qu'il connaît, qu'il ne s'en étonne pas car c'est là notre protection envers lui ". Uçul Al-Kafi - Tome 1 - page 87., hadith 194. Adaptation de l'arabe au français par A. & H. Benabderrahmane.

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195. De Abi Ibn Ibrahim, selon son père, selon Othman Ibn Aïssa et Al-Hassan Ibn Mahboub, tous selon Sama'a, d'après Abi Abdullah (s) à qui j'ai demandé à propos d'un homme auprès duquel deux autres de la même croyance sont venus discuter d'un sujet, l'un lui ordonnant son application et l'autre lui interdisant de le mettre en pratique. Face à cette situation, que doit faire cet homme ? 

" L'Imam (s) répondit : " Qu'il remette la décision à plus tard, le temps de rencontrer celui qui le renseignera. Il demeure libre de tout engagement jusqu'à la rencontre de la personne compétente en la matière ". 

" Dans un autre récit (s), l'Imam (s) répondit ainsi : " Suivre l'une des deux suggestions est permis par Al-Taslim-pour soulager le cœur de toute préoccupation ou livrer son âme à son Maître et Seigneur ". Uçul Al-Kafi - Tome 1 - page 87., hadith 195. Adaptation de l'arabe au français par A. & H. Benabderrahmane.

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196. De Ali Ibn Ibrahim, selon son père, selon Othman Ibn Aïssa, selon Al-Hossein Ibn Al-Moukhtar, selon certains de nos compagnons, d'après Abi Abdullah (s) ayant demandé à une personne : " Comment envisages-tu le fait de te transmettre un propos d'une année et de t'en fournir un autre différent plus tard ? Lequel des deux retiendras-tu ? - La personne : Je retiendrai le plus récent ! - L'Imam (s) : En vérité, الله -Allah t'a comblé de Sa bienveillance ". Uçul Al-Kafi - Tome 1 - page 87., hadith 196. Adaptation de l'arabe au français par A. & H. Benabderrahmane.

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197. D'une personne, selon son père, selon Ismaël Ibn Marrar, selon Younès, selon Dawoud Ibn Farqad, selon Mou'âlla Ibn Khounaïs déclarant avoir dit à Abu Abdullah (s) : " Au cas où il nous parviendrait un hadith rattaché au premier et au dernier, lequel devrions-nous retenir ? " 

" L'Imam (s) : " Retenez celui qui est venu du premier jusqu'au moment où le présent vous le transmettra. Lorsqu'il vous en parviendra un du présent, retenez-le ". " Abu Abdullah (s) ajouta : " Par الله -Allah ! Nous vous faisons pénétrer dans ce qui vous est abordable ". 

" Dans un autre récit : Prenez le plus récent ". Uçul Al-Kafi - Tome 1 - page 87., hadith 197. Adaptation de l'arabe au français par A. & H. Benabderrahmane.

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198. De Mohammed Ibn Yahya, selon Mohammed Ibn Al-Hossein, selon Mohammed Ibn Aïssa, selon Safwan Ibn Yahya, selon Dawoud Ibn Al-Hoçayn, selon Omar Ibn Handhala déclarant avoir demandé à Abi Abdullah (s), à propos d'un litige existant entre deux hommes d'entre nos compagnons. Leur litige portant soit sur une dette ou un héritage, ils finirent par avoir recours au sultan et à ses juges. J'ai posé la question : " Un tel recours est-il licite ? " 

" L'Imam (s) répondit : " Quiconque recourt à eux pour Haqq-préciser l'affirmation de la vérité ou pour Batil-définir ce qui n'est pas conforme et qui est faux, en vérité, celui-là recourt aux Taghout, et quiconque accepte leur délibération, en vérité, accepte Al-Suht-le Courroux divin même s'il s'agit d'un Haqqan Thabitan-jugement conforme à la réalité de l'affaire du recours car, la personne concernée a accepté la décision du Taghout alors que الله -Allah nous ordonne de le renier.

" تعالى الله -Allah Ta'ala dit : " Ils veulent s'en rapporter aux Taghout bien qu'ils aient reçu l'ordre de ne pas croire en eux ". " Le demandeur : " Alors, que doivent-ils faire ? " 

" L'Imam (s) : " Qu'ils s'adressent à l'un d'entre vous connaissant nos hadiths ; notre Halal-c'est-à-dire toute chose dont l'accomplissement n'entraîne pas de sanction et tout acte que la Loi rend libre d'accomplir ; et connaissant notre Haram-c'est-à-dire toute chose dont l'accomplissement entraîne une sanction et tout acte que la Loi interdit ; nos Ahkam-Règles - Jugements - Principes - Normes et Sages décisions. 

" Qu'ils l'acceptent en tant que juge car, je lui ai conféré la prérogative de juger. Au cas où cette personne émettrait un jugement et qu'il soit rejeté, cela revient au fait de refuser Hukm Allah-Le Jugement de الله-Dieu et à s'opposer à nous, et ceux qui s'opposent à nous, s'opposent à الله -Allah. En vérité, ils sont à la limite du Shirk billah-Donner un associé à الله -Allah ". 

" Alors, je lui fis remarquer ceci : " A supposer que chacune des deux personnes en litige choisisse un homme d'entre nos compagnons pour l'établir en juge de leur affaire et pour finir, les deux juges émettent deux avis contraires et divergent l'un et l'autre des enseignements ". 

" L'Imam (s) répondit : " Le jugement véridique appartiendra à celui des deux juges le plus juste, le plus connaisseur en Fiqh-Principes de la Science de la Loi Islamique, le plus crédible en hadith et enfin, le plus pieux. Il ne devra pas non plus donner de l'importance à l'autre ". 

" Je lui ai dit : " Au cas où ils seraient l'un et l'autre des justes reconnus parmi les meilleurs de nos compagnons au point où l'un ne peut être préféré à l'autre ". 

" L'Imam (s) : " Ici, prenez connaissance de ce qu'ils relatent à notre sujet. S'ils s'appuient sur un Hukm-Jugement ou principe faisant autorité chez tes compagnons, alors, qu'ils le prennent en considération en délaissant ce qui est particulier et peu connu chez tes compagnons car, ce qui fait autorité ne contient pas de conjecture.

" Al-Umûr-Les ordres réfléchis se départagent en trois catégories.

" Dans la première catégorie, se trouve ce qui s'accorde avec Rushd-le bon sens, cet Amr-ordre doit être suivi ;

" Dans la seconde catégorie, se trouve ce qui s'accorde avec Ghayy-l'inconvenance, voire ce qui est en opposition irréductible avec le bon sens, cet Amr-ordre doit être délaissé ;

" Dans la troisième catégorie, se trouve ce qui s'accorde avec Mushkil-le but recherché ne peut être atteint que par réflexion et investigation. Là, il faut recourir à la Science de الله-Dieu et à celle de Son Messager (pslf).

" Le Messager de الله-Dieu (pslf) a dit : " Un Halal clair et un Haram clair comportent, malgré tout, certaines ambiguïtés entre les deux. Quiconque délaissera les ambiguïtés se préservera des Muharramat-choses dont l'accomplissement entraîne des sanctions et actes que la Loi interdit. Quiconque appliquera les ambiguïtés commettra des Muharramat. Il sera anéanti sans qu'il s'en aperçoive ". 

" Le demandeur ajouta : " Au cas où les deux jugements seraient fondés sur deux exposés identiques de votre provenance et très connus, transmis par des gens crédibles ". 

" L'Imam (s) : " Dans ce cas, ralliez-vous à ce qui est conforme au jugement du Livre et de la Sunna pour mettre en cause l'avis de la majorité, appliquez-le et délaissez ce qui est en divergence avec le jugement du Livre et de la Sunna même s'il est soutenu par l'avis de la majorité ". 

" Le demandeur : Que je sois ta rançon ! Supposons que les deux Fouqaha-Docteurs en Principes de la Science de la Loi Islamique, aient forgé leur jugement respectif en s'appuyant sur le jugement du Livre et de la Sunna et que l'un des deux soit en conformité avec l'avis de la majorité et l'autre non, lequel des deux devons-nous accepter ? " 

" L'Imam (s) : " Prenez celui qui n'est pas conforme à l'avis de la majorité car, il est plein de bon sens-Rashad ". 

" Le demandeur : " Que je sois ta rançon ! Dans le cas où les jugements seraient agréés par tout le monde ? " 

" L'Imam (s) : " Ne prenez pas en considération celui appuyé par le sultan et ses savants ; accceptez l'autre ". 

" Le demandeur : " Au cas où tout le monde serait du même avis y compris le sultan et ses savants ? " 

" L'Imam (s) : " Si tel était le cas, alors, attendez de rencontrer votre Imam car, s'abstenir dans le Shoubouhat-les incertitudes, est préférable à Iqtiham Al-Halakat, se lancer dans l'abîme des périls ". Uçul Al-Kafi - Tome 1 - page 87., hadith 198. Adaptation de l'arabe au français par A. & H. Benabderrahmane.