Réponse aux interprétations erronées

Avant même de fournir des arguments contradictoires face aux allégations mentionnées ci-dessus, nous devons dire ceci : En refusant d'accorder une preuve de distinction en faveur de Ali, Ibn Taymiyyah obtient le contraire car, de toute façon, même en admettant que la foi de Ali envers le Prophète fut faible ou inconditionnelle, il faut reconnaître que pour Ali tous les ordres émanant du Prophète étaient à appliquer sans réserve et en toute certitude. En effet, lorsque le Prophète lui demande de prendre sa place dans son lit, Ali accepte de façon spontanée sans calculer les risques ou les avantages.

En admettant que la foi de Ali envers le Prophète fut faible et commune aux autres, alors les recommandations prophétiques n'auraient pas créé en lui le sentiment d'être épargné d'un éventuel danger. Autrement dit, les paroles du Prophète voire sa présence, n'ont jamais créé chez les esprits faibles un sentiment de protection et de sécurité ; Ali, c'est connu et reconnu, n'appartient pas à cette catégorie. Même lorsque de tels esprits faibles écoutent les paroles prophétiques, au fond d'eux-mêmes ils sont rongés par l'angoisse et le doute. Que dire alors du fait de prendre la place du Prophète dans son lit au risque d'y être assassiné ? Comment des esprits préoccupés par l'angoisse de la mort pourraient-ils accepter un tel engagement ô Ali, lui, s'engage en toute connaissance du risque maximum et non dans l'espoir d'être épargné par les ennemis du Prophète. 

En admettant que la foi de Ali envers le Prophète fut inconditionnelle, alors Ibn Taymiyyah ne fait que la confirmer car, lui-même doit se rendre à l'évidence que Ali, de toute façon, a obéi inconditionnellement aux ordres du Prophète sans manifester aucune crainte ni retenue. Un tel comportement de soumission aux ordres du Messager de الله-Dieu (pslf) démontre l'ampleur de la Foi en Son Messager de la part de Ali Ibn Abi Tâleb. 

D'ailleurs, lorsque le Prophète lui demande ceci : Dors dans mon lit, ne crains aucun danger de la part des ennemis ; Ali demeure parfaitement calme, il s'allonge là où le Prophète le lui demande, l'esprit tranquille et le cœur en paix. Finalement, l'analyse de Ibn Taymiyyah qu'il fait reposer sur le fait que Ali était persuadé de ne prendre aucun risque suite aux propos véridiques du Prophète abonde dans le sens où Ali fait une totale confiance à ce que dit le Messager. 

Quoi qu'il en soit, les pages de l'Histoire Sainte Islamique sont claires : الله-Dieu a uni dans son action et dans sa détermination la vie de l'Imam Ali Ibn Abi Tâleb (s) de façon indivisible à celle de son frère le Messager Mohammed Ibn Abdullah (pslf). L'Imam Ali Ibn Abi Tâleb (s) a vécu son existence en ce monde, dans le don radical de lui-même à son Créateur pour la Cause de Son Messager (pslf). Dans sa vie en compagnie de celle de son frère, il a proclamé la façon de vivre l'Islam pour tous les hommes y compris pour les compagnons de l'époque. 

L'Imam Ali (s) en plus d'être solidaire à son frère le Messager de الله-Dieu (pslf), l'est aussi à l'égard de la réussite et de la sauvegarde de son Œuvre divine au point de prendre la place de son frère dans son lit alors qu'il y avait un réel danger d'y perdre la vie et, si nous suivons l'historien Tabari dans la note ci-dessous, le tout jeune Successeur Ali Ibn Abi Tâleb (s) n'hésite pas à se lancer à l'assaut des hommes ayant violé le seuil de la Demeure du Messager (pslf) avec la réelle intention de le mettre en pièces. Là est la réalité. L'Imam Ali Ibn Abi Tâleb (s) avait parfaitement compris et évalué la dangerosité de l'événement qui risquait de se traduire par l'assassinat du Maître des Envoyés, Sa Sainteté le Messager Mohammed Ibn Abdullah (pslf) et toutes les terribles conséquences que cet assassinat impliquait pour le devenir de l'Humanité. Si les historiens doivent témoigner de l'Histoire, l'Islam insiste sur le fait que quiconque ose parler de l'Histoire Sainte Islamique doit d'abord être véridique et sincère. Il lui faut donc examiner avec soin l'origine des sources et l'authenticité des faits.