Fadak

Après la conquête d'al-Qâmûs, les autres citadelles furent prises et leurs terres soumises à une taxe de cinquante pour cent de la production. 

'Alî avait été envoyé à Fadak, une ville juive non loin de Khaybar, pour la conquérir.(157) Mais sans qu'il use d'autre force, les habitants de la ville offrirent leur soumission, et acceptèrent de céder la moitié de leur propriété au Prophète. 

Lorsque l'Ange Gabriel révéla au Prophète ce Commandement Divin qu'on trouve dans la Sourate de Banî Isrâ'îl, verset 26: "Donne à celui qui est de tes proches, ainsi qu'au pauvre et au voyageur leur dû", il lui demanda qui était visé par l'énonciation: "Celui qui est de tes proches". L'Ange Gabriel nomma Fâtimah et dit au Prophète de donner Fadak à celle-ci, étant donné que la rente venant de Fadak(158) lui appartenait entièrement, cette terre étant cédée sans recours à la force. Ainsi le Prophète accorda-t-il, conformément à cette Révélation sa propriété de Fadak à Fâtimah(159) pour sa subsistance et pour celle de ses enfants. 

Conséquemment Fâtimah et ses enfants s'approprièrent la rente provenant de la vente de la production de ce domaine jusqu'à l'époque du calife Abû Bakr, lequel s'empressa de le confisquer tout de suite après le décès du Prophète. Il demeura propriété d'Etat jusqu'à ce qu'il fût finalement cédé(160) par le calife 'Othmân à Marwân en l'an 34 H., et il resta propriété des Omayyades jusqu'à sa restitution(161) par 'Omar Ibn 'Abdul-Aziz à l'Imam Mohammad al-Bâqir, fils de 'Alî Ibn al-Hussayn - le chef des descendants de Fâtimah à l'époque - en tant que propriétaire légitime et légal de Fadak. Quant à la deuxième moitié de ce territoire, il était resté en possession des Juifs jusqu'à ce que le Calife 'Omar les eût banni en Syrie en les indemnisant. 

157. "Madârij al-Nubuwwah"; "Ma'ârij al-Nubuwwah"; "Maqsad-i-Aqsâ". 

158. "Ibn Hichâm"; "Tabarî"; "Mawâhib Laduniyyah"; "Al-Zarqânî"; "Abul-Fidâ'". 

159. "Kanz al-'Ummâl"; "'Alî Muttaqî". 

160. "Rawdhat al-Nâdhirîm"; "Ibn Abî Chahna". 

161. "Sunan Abî Dâwûd". 

Ce qui amènera Sainte Fatima Az-Zahra (s) à prendre la décision d'alerter l'opinion publique par un discours pour attirer l'attention des Musulmans sur les agissements de certains, irrespectueux de la parole donnée à son père, le Prophète Mohammad (saw).