L'Imam Houssein envoya son frère Abbas leur demander ce qu'ils voulaient exactement

Que Houssein se soumette ! Qu'il jure fidélité au Calife, sinon nous le combattrons !

Le soir du 9 Moharram, l'Imam Houssein chargea Abbas de négocier un ultime délai. L'Imam et ses compagnons pourraient ainsi jouir d'une dernière nuit pour se préparer au Martyre.

***

La nuit se passa en Prière. Les compagnons de l'Imam Houssein se faisaient les uns aux autres leurs dernières recommandations. L'Imam réunit tous ceux qui l'accompagnaient. Il leur dit que ses ennemis n'en voulaient qu'à lui seul, et il leur proposa de profiter de l'obscurité pour s'enfuir. Il éteignit même les lampes afin que quiconque voudrait partir puisse le faire sans être vu de ses compagnons.

Aucun n'accepta d'abandonner son Imam ! Tous voulaient mourir avec lui, et être avec lui au Paradis.

Au milieu de la nuit, l'un des commandants de l'armée de Yazid, Hour, celui-là même qui avait forcé l'Imam Houssein à changer de route et à se diriger vers Karbala, s'approcha du camp. Son fils et son esclave (qu'il aimait autant que son fils) l'accompagnaient. Lors de leur première rencontre, au milieu du désert, l'Imam Houssein avait offert à Hour et à ses soldats assoiffés l'eau dont il disposait. Ils avait même donné à boire à leurs chevaux épuisés. Et depuis trois jours maintenant que le campement de l'Imam était privé d'eau, les femmes et surtout les enfants souffraient terriblement de la soif. Et le lendemain, à l'aube, l'assaut allait être donné, le petit-fils du Prophète et ses compagnons massacrés...

Hour ne se pardonnait pas son rôle dans cette affaire. Le repentir avait envahi son âme, et il ne songeait plus qu'à ce qu'il aurait à répondre à la terrible question que ne manquerait pas de lui poser son Créateur le Jour du Jugement. IL lui fallait choisir clairement entre l'Enfer et le Paradis. Peut-être était-il encore temps d'obtenir le Pardon... IL n'y avait pas à hésiter. Quand il fut en présence de l'Imam Houssein. Hour tomba à genoux. Sa voix était entrecoupée de sanglots:

- Fils du Prophète, pardonne-moi ! Je ne pensais pas que mon action aurait de telles conséquences. Permets-moi de me racheter en défendant ta vie, et que mon fils que voici défende la vie de tes fils!